• Cette année, le Salon du Livre a démontré une fois encore que l'ère du numérique et du "tout-écran" n'a toujours pas eu raison du bon vieux papier.

    De l'enthousiasme urbain, des ruées vers les mots, des bousculades au champagne et des mains pleines de petits fours, la soirée d'ouverture a fait sensation parmi les alcooliques du livre. En quelques minutes, le tour est fait. Au détour d'une allée, un écrivain qui tient son oeuvre et invente un discours devant les impatients de la pensée. Les micros tendus tremblotent, les journalistes chuchotent, une petite grand-mère sanglote. Plus loin, les Pléiade s'arrachent; dans cette danse de la vente, tombent au sol les miettes de pain, les plans déchirés du Salon, les papiers des poches qui se vident.  Philosophie Magazine ne manque pas au rendez-vous. Des singes allongés, des pères qui tuent leur fils, des sourires aux lèvres jaunes; toutes les couvertures du mensuel décorent les murs du stand. Un beau défi lancé à la philosophie; un pari sur la pensée.

    Mais le plus beau symbole de ce Salon est sans doute la nouvelle alliance des maisons d'éditions religieuses. Regroupées au sein d'un espace gigantesque, elles font goûter aux passants étonnés, quelques bouchées de spiritualité. Parmi elles, Salvator, dont la magnifique collection "controverses" met en scène des laïcs et des mystiques, des penseurs et des censeurs, ainsi que des religieux de toute racine: des destins qui se rencontrent, des raisons qui se confrontent.

    Et le métro de la capitale a remporté dans le vacarme assourdissant des fenêtres ouvertes ces liseurs de conscience.


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    Il y a trois siècles, à peine, les grands romantiques battaient la campagne à la recherche de leur Moi profond. Tout prêtait à rêver, tout prêtait à penser : la rosée sur le rocher, le coquelicot dans la vallée, les cris du vent sous les palmiers. La solitude était un trésor, menacé par l’Autre, éternel dragon dont le seul but était de cambrioler les monologues et les soliloques de la raison.

    Mais un roi sans divertissement est un homme plein de misères, a dit Pascal. Le philosophe a pointé là, au cœur de ses Pensées, la grande tragédie dont l’homme est le héros, malgré lui. La solitude s’est transformée en cauchemar, le trésor est devenu poison. Qui parmi nous, qui parmi vous, est capable de rester une heure, sans rien faire ? Sans écouter de musique, sans pianoter sur son portable, sans appeler des amis ? Car rester seul avec soi-même, c’est aussi courir un grand risque : celui de penser à sa vie et donc à sa mort, de penser à ses remords et donc à ses regrets, d’évoquer le passé et d’être irrémédiablement versé dans l’avenir mortel de l’homme. La solitude est un pont vers une réflexion sur la mort. Rien de mieux pour déprimer les mortels…

    Mais est-ce une raison pour se refuser tout moment avec soi-même ? Quand on arrive à la poste et qu’il y a une longue file d’attente, il y a deux attitudes : soit je maudis tous les Hommes et je me jette sur mon portable, mon ipod, mon livre ou mon jeu vidéo… soit je bénis cet instant, belle occasion pour prendre du temps pour me retrouver, penser à ma vie et donc à ma mort. Car celui qui oublie son destin mortel ne peut pas vivre une vie d’immortel !

    Ne laissons pas triompher la peur, car c’est bien de la peur dont il s’agit, ici. Peur de se trouver face à soi, peur de ne pas savoir quoi se dire, peur de se disputer avec soi-même. Peur des promesses non tenues, des échecs non assumés, des médiocrités refoulées. Peur de passer sous le jugement du Moi, de ne pas savoir comment se justifier, d’être mis à nu… Peur de la mort. Mais ce n’est pas en fuyant ce rendez-vous avec le Moi, ce rendez-vous avec une réflexion sur la mort que la vie sera plus belle.

    La vie a besoin de la mort pour être vécue.

     


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  • On l'attendait depuis plusieurs mois, il est enfin dans les kiosques!

     


    Le petit-dernier des hors série de Philosophie Magazine est sorti le 11 février. Des philosophes d'hier et d'aujourd'hui interrogent le Coran et le confrontent aux grands questions ontologiques et anthropologiques: la liberté, la raison, la foi, etc. Ce hors série nous donne ainsi accès à un nouveau Coran; pour une fois, il ne s'agit pas du Coran des médias ni de celui des religieux, mais du Coran des philosophes. Sa lecture, qui nous donne enfin un autre point de vue sur cette oeuvre, nous transforme et transforme notre manière de voir le monde islamique.

    Ce chef-d'oeuvre, - première anthologie rassemblant des commentaires philosophiques du Coran-, ne fait que confirmer les talents de Philosophie Magazine, qui, rappelons-le, a été élu meilleur nouveau magazine de l'année en 2006.

     

     

     

    Bonne lecture!

     

    PS: Et n'oubliez pas non plus de vous procurer ses deux grands frères "La Bible des Philosophes" et "Les Evangiles vues par les philosophes"...


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